Rencontre avec Sandra Hamard, responsable du service FOAD, de l’organisme de formation Retravailler Ouest, au sujet du déploiement d’un LMS, E-proevolution, au service des prestations d’orientation professionnelle.
Pourquoi se lancer dans un tel projet ?
Nous avions à cœur la problématique de l’individualisation : comment prendre en compte chaque individu dans un collectif ? Parallèlement, la demande des financeurs sur cette question était de plus en plus prégnante.
Un appel à projet de Pôle Emploi préconisant une augmentation du temps distanciel est paru en 2014. Nous avons décidé de nous lancer.
Comment ça s’est déroulé ?
Nous avons mis en place 2 groupes de travail :
- l’un avec des formateurs experts de l’accompagnement individuel et collectif de tous types de publics. L’objectif était de produire des modules accessibles en distanciel – ingénieries pédagogique et tutorale – pour accompagner le bénéficiaire tout au long de son parcours ;
- le second rassemblait dirigeants et ingénieurs pédagogiques du réseau Retravailler pour affiner notre stratégie, décider de nos investissements et des retours attendus, et surtout de travailler sur l’ingénierie du parcours de formation.
Avez-vous rencontré des difficultés ? Lesquelles ?
Les plus grandes craintes exprimées par les formateurs étaient, d’abord, de ne plus pouvoir offrir un accompagnement de qualité du fait de la forte réduction des temps présentiels (« le distanciel n’est pas adapté pour notre public »), ensuite, de se voir remplacer par l’outil.
Parallèlement, et c’est un paradoxe que nous avons observé, les équipes voudraient parfois que l’outil en fasse plus.
Quel bilan faites-vous à présent que l’outil est en place ?
Au final, les formateurs apprécient que le bénéficiaire puisse cheminer à son rythme, en choisissant les moments les plus opportuns pour lui-même. Ainsi, les temps présentiels d’accompagnement ont gagné en qualité. Le rôle du formateur s’est recentré sur une activité de conseiller-accompagnant.
Plutôt que d’avoir le sentiment de porter à bout de bras les bénéficiaires, ils se sentent plutôt chef d’orchestre, aiguilleur, coach…ce qui est très enrichissant.
Si vous deviez partager une astuce ?
Je dirai qu’il faut surtout faire confiance aux bénéficiaires. Notre rôle est “juste” de poser le cadre approprié pour lui permettre de développer son autonomie.
Et une 2ème astuce : bien travailler les différentes phases d’ingénierie c’est primordial. Elles sécurisent le parcours, évitent l’isolement de l’apprenant, et favorisent la multi-modalité pour mieux correspondre à tous les profils d’apprentissage.