Qualité de la Formation Professionnelle : Le Synofdes appelle à une transformation profonde du système

Catherine Raffin, Directrice qualité et RSE chez Léo Lagrange Formation est intervenue à la table ronde sur la qualité de la formation lors de l’UHFP. Au sein du Synofdes, elle co-anime le groupe de travail qualité et participe à l’atelier, piloté par la DGEFP sur la régulation de la qualité par les organismes de formation.

Face à l’enjeu majeur pour les individus comme pour l’économie de la montée en qualification, en compétences et en employabilité, le Synofdes lance un appel à faire évoluer radicalement l’approche de la qualité dans le champ de la formation professionnelle.

Alors que le dispositif Qualiopi a représenté une avancée significative, il est désormais temps de franchir un nouveau cap. Notre modèle actuel, trop bureaucratique et dispendieux, épuise les organismes de formation sans garantir véritablement la progression de la qualité et l’innovation pédagogique.

Nos propositions pour une Révolution qualitative :

1. Sortir de la logique punitive : Nous proposons au modèle actuel de contrôle une démarche de confiance et de co-construction. Les audits doivent devenir des moments de dialogue et de progression en lieu et place de simples exercices de vérification.
2. Investir dans les compétences internes : Plutôt que de multiplier les contrôles externes, toujours couteux en euros ou en personnel, nous défendons le principe d’un investissement massif dans la formation des équipes. Chaque organisme doit pouvoir désigner un référent qualité, appelé à devenir un véritable acteur et ambassadeur de l’amélioration continue.
3. Reconnaître la diversité des parcours et des organismes : La formation professionnelle n’est pas un bloc monolithique. Des parcours de lutte contre l’illettrisme à la formation d’apprentis en fin d’études supérieures, en passant par l’accompagnement des demandeurs d’emploi, chaque dispositif mérite une approche sur-mesure.
4. Une certification des auditeurs ambitieuse : Nous appelons à une sélection et une qualification plus exigeante des auditeurs, qui devront démontrer non seulement une expertise technique, mais aussi une capacité d’écoute et de compréhension des réalités de terrain.

Au-delà des aspects techniques, le Synofdes estime qu’une telle évolution sur la question de la qualité des formations participera à la promesse républicaine de l’ascension sociale par la formation. Chaque euro investi doit être un levier d’émancipation et de progression professionnelle.

Notre proposition n’est pas un rapport, elle est un manifeste pour une formation professionnelle plus agile, plus humaine et plus efficace.

« Le champ de la formation a besoin de faire évoluer profondément l’évaluation de la qualité. Donner plus d’autonomie aux acteurs, lutter contre certains abus déjà documentés, et remplacer la gestion bureaucratique de Qualiopi par un véritable levier de progression des organismes de formation sera de nature à favoriser les activités vertueuses » déclarent Philippe GENIN et Muriel PÉCASSOU, co-présidents du Synofdes.